L'Histoire du sacrement de pénitence est assez complexe. Ce sacrement a eu au cours de l'histoire des formes très différentes de la manière actuelle. Dans l'antiquité chrétienne, le sacrement a été donné sous la forme de la pénitence publique. Celle-ci s'appliquait aux grands pécheurs coupables de meurtres, d'apostasie et d'adultère. Elle comportait une longue pénitence qui exprimait la conversion et s'achevait par la réintégration dans la communauté liturgique pour la fête de Pâques. Elle était comme le renouvellement du baptême et n'était donné qu'une fois.

Comme beaucoup repoussaient cette pénitence au moment de la mort, apparaît au VIIème siècle une nouvelle forme de pénitence d'origine monastique : la pénitence privée, secrète et renouvelable. L'absolution n'était donnée qu'après l'accomplissement de la pénitence souvent assez longue. A partir du XIIème, l'absolution est donnée au moment de la confession et la pénitence à accomplir devient beaucoup moins importante. A partir du XVI-XVIIème, la confession fréquente est proposée comme moyen de progression spirituelle. On met l'accent sur la contrition des péchés.
A la suite du concile Vatican II, un nouveau rituel du sacrement de pénitence a pour but de mettre en valeur l'aspect ecclésial du sacrement de pénitence et de donner sa place à la lecture de la Parole de Dieu. Il a instauré les célébrations pénitentielles.
C'est après sa résurrection, lors qu'il est apparu à ses disciples, qu'il leur a donné l'Esprit Saint et qu'il leur a dit : "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." (Jean 20, 22-23) Jésus leur a donné la mission de pardonner et c'est par le pouvoir de l'Esprit Saint qu'ils peuvent remettre les péchés. Jésus a donc donné à l'Eglise le pouvoir de pardonner les péchés. Le premier sacrement de la rémission des péchés est le baptême qui remet le péché originel et les péchés personnels des adultes. "Que chacun se fasse baptiser pour la rémission de ses péchés" (Acte 2,37-38) Mais pour ceux qui après le baptême retombent dans le péché, Dieu renouvelle son pardon. L'institution du sacrement du pardon a donc été faite par Jésus. C'est lui qui est à l'origine du sacrement.
Il nous reste à insister sur un point crucial : le mot confession a deux sens. La confession n’est pas qu’une attitude négative centrée sur le mal moral qu’est le péché ; elle n’existe que par un regard positif vers l’amour de Dieu. Le péché se comprenant dans le rapport à Dieu et non comme une simple faute morale ou un délit. La vie chrétienne, ce n’est pas d’abord se conformer à un code, c’est suivre quelqu’un. La confession des péchés est donc aussi confession de l’amour de Dieu !
Mais pour conclure, pourquoi la confession personnelle ? Ne pourrait-on pas voir que le péché étant une responsabilité personnelle, l’aveu et la rencontre personnelle manifestent cette responsabilité personnelle. Par la confession, je fais la clarté sur moi-même. De même que Jésus rencontre personnellement les personnages de l’Evangile, de même le prêtre est le signe réel de cette rencontre et de cette écoute, de cet échange avec Dieu. Parler à Dieu directement est un peu abstrait. Dire soi-même à quelqu’un d’autre, c’est à la fois exprimer sa responsabilité personnelle et s’engager dans une relation avec quelqu’un, un autre, l’Autre qu’est notre Dieu de miséricorde, de pardon et de Vie !